Résistances

Résistances

Et après?

Grosse mobilisation le 29 janvier partout en France et à Grenoble en particulier. On a pu voir des gens peu habitués à manifester parmi lesquels certains avaient sans doute voté pour notre omni président. C'est bien. Les syndicats sont satisfaits. Comme d'habitude, les chiffres sont gonflés d'un côté et réduits comme les postes au sein de l'EN de l'autre. Et pourtant... Ces chiffres sont bien inférieurs à ceux de 1995. Et que s'était-il passé en ces temps reculés de la préhistoire démocratique? Rien ou presque... Alors qu'attendre de ce mouvement?


Les gens ne sont pas contents de la politique du petit Nicolas. Il n'y a rien de nouveau si ce n'est que certains aveugles semblent avoir retrouvé la vue et découvrent avec horreur le vrai visage (mais l'avait-il vraiment caché?) de leur président bien aimé.
Bien sûr, il est facile de dire à ces brebis ayant retrouvé le droit chemin qu'ils n'avaient qu'à mieux voter. Mais c'est oublier qu'un président élu démocratiquement l'est pour diriger tout un pays et pas seulement une partie de la population, qu'il doit servir l'intérêt commun de la nation et non chercher à grossir sa fortune personnelle et celles de ses amis, qu'il doit savoir être à l'écoute de tous les français y compris ceux qui n'ont pas voté pour lui. Bien sûr tel n'est pas le cas, ce qui explique une augmentation du nombre de mécontents proportionnelle à la baisse de qualité des services publics de ce pays.


Alors les gens descendent dans la rue exprimer leur ras-le-bol. Ca fait du bien, ça défoule. Après on rentre chez soi content d'avoir fait une bonne action en exprimant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. On se dit que là il va nous écouter notre (trop) cher président. Il ne nous avait pas vu mais là c'est différent, il n'a pas pu passer à côté. Et puis les syndicats vont se charger de lui expliquer clairement nos revendications et s'il ne veut rien entendre on le menacera de recommencer. Et là il va avoir peur, c'est sûr, il va céder!


Bon d'accord, j'arrête là cette politique-fiction digne du pays des Bisounours. Comment penser qu'une journée de grève et de manifestations va changer quelque chose? Nous avons aujourd'hui le président et le gouvernement (si, si, il parait qu'il y a un gouvernement en France, et même un premier ministre!) les plus cyniques de l'histoire de la Vème république. Nos dirigeants nous méprisent et ne s'en cachent pas. Le 29 janvier a représenté une énorme économie dans le budget de l'état et c'est là le seul point positif de cette action. Mais qui en a bénéficié? Le peuple? Que nenni! C'est le roi qui va pouvoir organiser une autre de ses coûteuses réceptions pour ses amis au sein du palais de l'Elysée. Et les syndicats voudraient remettre ça? Mais à quoi pensent-ils?


Nous autres enseignants sommes les spécialistes de la grève perlée (celle qui fait faire des économies à l'Etat). Qu'avons-nous obtenu? Un gel des salaires, une augmentation des heures supplémentaires et du nombre d'élèves par classe, des suppressions de postes massives, la suppression de certains enseignements dans les universités, une baisse des moyens matériels, la suppression des maternelles et des RASED, etc... Beau résultat en effet... Que proposent les syndicats? Continuons les grèves, ils finiront bien par en avoir marre! Mais qui sont "ils"?  Le gouvernement, certainement pas mais les parents, c'est sûr! Et voilà comment rendre un mouvement de défense des services publics impopulaire auprès du public concerné! Quelle ironie!


Il est temps de penser à d'autres moyens d'action. M. Darcos avait peut-être raison de dire que nous étions démodés. La lutte syndicale classique de grand papa ne marche plus. Il faut trouver autre chose. Il faut utiliser les mêmes armes que nos politiques. Et quelle est leur force ? La communication. C'est ce qui nous fait réellement défaut. Demandez au quidam du coin pourquoi les profs manifestent: bah, ils réclament des sous comme d'habitude! Nous n'arrivons pas à expliquer aux gens ce qui ne va pas et leur faire comprendre conscience de la politique de destruction de l'Education Nationale menée par notre ministre. C'est quand même un comble pour des professionnels de la transmission de savoirs !


Sans doute faut-il aussi songer à nous faire entendre différemment. Les solutions sont nombreuses et variées : rétention de notes, occupation de locaux, refus des heures supplémentaires, refus d'être prof principal, etc. Et pour ceux qui ne croient qu'aux bonnes vieilles méthodes, il faut agir plus efficacement : grève illimitée jusqu'à obtention d'un accord (n'est-ce pas ainsi que tous les avantages des travailleurs du privé furent acquis?), blocage des voies commerciales de circulation (le gouvernement réagit rapidement dans ces cas-là. Curieux, non ?), gratuité aux péages, etc.


Le 29 janvier fut certes un signe d'espoir mais l'espoir ne devient réalité qu'à force d'actes concrets. Il est temps d'agir! Vous avez des idées? Faites en part dans le forum.



03/02/2009
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