Résistances

" Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. " Article 2 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs." Article 35 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

   Nous sommes aujourd'hui le 20 novembre 2008 et c'est en ce jour de grève au sein de l'éducation nationale que je commence ce blog. Mais passons d'abord aux présentations.

   Je suis professeur d'anglais dans un collège en Isère. Après 5 ans passés comme TZR (titulaire en zone de remplacement), je suis enfin en poste fixe. J'ai oeuvré dans plusieurs collèges et lycées de la région nord Isère et j'ai pu faire le même constat dans toutes les salles de professeurs: beaucoup de plaintes, de protestations voir de menaces mais pas ou peu d'action. Nombreux sont les collègues qui maîtrisent fort bien le verbe mais peu savent se mobiliser quand cela devient nécessaire.

   Nous constatons tous que depuis de nombreuses années les différents gouvernements - de droite comme de gauche - visent un objectif commun: améliorer le taux de rentabilité de l'Education Nationale. Pour les étourdis, voici la définition de cette expression:
TAUX DE RENTABILITE : rapport entre les bénéfices d'une entreprise et les capitaux engagés.
Cela passe par une baisse desdits capitaux, du coût de la main d'oeuvre (suppression de postes et de filières, réformes des examens, maintien des salaires au plus bas...) et une hausse des bénéfices (suppression des redoublements et les fameux 80% de réussite au Bac et au Brevet).

   Personnellement, je ne partage pas cette vision. La connaissance n'a pas pour vocation à être rentable. Le droit à la connaissance est un droit inaliénable qui doit être, je pense, garanti par l'Etat. Mais parlons en termes économiques. Le model imposé aujourd'hui n'est de toute façon pas viable. En effet, nul n'est besoin de sortir de l'ENA pour comprendre que l'éducation est un capital en soi. C'est un investissement pour l'individu et plus généralement pour la société. Les savoirs transmis par l'éducation améliorent directement les performances des individus. Nos dirigeants ont-ils oublié que eux aussi furent formés à l'école de la république?

   Il est donc temps de sortir de notre coquille et de prendre nos responsabilités. Nous devons défendre notre mission de service publique. Aujourd'hui est jour de grève. Combien de fois ai-je entendu des collègues dire: "Ca m'arrange pas, je suis en retard sur mon programme", ou bien "Ah, non, avec mes gosses, j'ai besoin d'argent" ou pire "Arrêtez de vous plaindre, ça va pas si mal!". Quant aux "grévistes", combien restent bien au chaud chez eux parce qu'ils ont des copies à corriger, parce qu'il faut garder les gamins ou parce qu'il ne fait pas beau... A quoi bon faire grève alors, si ce n'est faire généreusement don de sa journée de salaire au gouvernement? Vous faites grève? MOBILISEZ-VOUS! Personnellement, je serai aujourd'hui à 14h à Grenoble pour manifester ma colère et mon opposition à la destruction de l'Education Nationale.

   J'ai décidé de créer ce blog afin de réunir tous celles ceux qui ont le désir de faire bouger les choses. J'ai plein d'idées et je suis sûr que vous aussi. Partageons-les et tous ensemble, nous serons plus efficaces. Il est temps pour nous tous d'entrer en résistances!